Le stérilet (DUI) sans hormone

Le stérilet (DUI) sans hormone

Les personnes réglées qui peuvent tomber enceintes mais souhaitent se prémunir d’une grossesse ont différentes solutions.

En termes de contraception, il existe des solutions « mécaniques » (le préservatif, le retrait, le stérilet), et des solutions hormonales (la pilule, l’implant contraceptif). Il y a aussi des moyens de contraception qui combinent les deux : le stérilet avec hormone, ou l’anneau vaginal par exemple. Aujourd’hui, gros plan sur le stérilet sans hormone – mais nous allons aussi parler d’autres moyens de contraception en second partie d’article, pour te proposer des options ! 

Qu’est-ce que le stérilet sans hormone ?

Le stérilet est aussi connu sous le nom de dispositif intra-utérin (DIU), c’est-à-dire qu’on le pose dans l’utérus, pour empêcher l’ovule de s’y implanter. Les stérilets hormonaux bloquent la fécondation de l’ovule avec des hormones. Les stérilets sans hormone sont en cuivre : c’est ce métal qui neutralise les spermatozoïdes et empêche donc la fécondation.

Le stérilet est en forme de T, avec un petit fil (quelques centimètres) qui dépasse de la barre verticale, vers le bas. 

Comment on pose un stérilet/ DUI sans hormone ?

La pose du stérilet se fait chez un.e gynéco, un.e sage-femme ou un.e gynécologue. Une fois le stérilet (DIU) en place dans l’utérus, il peut assurer une contraception avec un très bon indice de Pearl pendant 4 à 10 ans. Qu’est-ce que cela signifie ? Que 0.6 femme sur 100 en théorie, 0.8 femmes en pratique tombent enceintes avec cette méthode[1]. Cette indication (nombre de grossesses pour 100 personnes qui utilisent ce moyen de contraception), c’est cela qu’on appelle « l’indice de Pearl » : il permet de mesurer l’efficacité d’une contraception. On recommande cependant de faire une visite de contrôle chez le.la gynécologue ou le.la médecin qui assure le suivi gynécologique tous les 3 ans. 

Est-ce qu’il y a des contre-indications à l’utilisation d’un stérilet en cuivre ?

Il y a quelques contre-indications à la pause d’un stérilet (DIU) sans hormone en cuivre :

  • grossesse ;
  • intolérance au cuivre ;
  • malformation utérine ;
  • endométriose ;
  • infection génitale ;
  • fibrome utérin.

Il peut y avoir une autre contre-indication : si tu souffres de règles douloureuses ou très douloureuses le stérilet en cuivre n’est pas forcément indiqué, même si cela vaut toujours la peine d’en discuter avec une sage-femme (comme les médecins, elles peuvent assurer le suivi gynécologique) ou un gynécologue. 

Est-ce que le DUI (stérilet) en cuivre impacte les règles (menstruations)

Comme il ne diffuse pas d’hormones, le stérilet en cuivre ne modifie pas le cycle menstruel. En revanche, la mécanique du stérilet peut entraîner des règles plus importantes.

Pourquoi ? Techniquement, la pause d’un DIU provoque une réaction inflammatoire. Cette inflammation peut provoquer des contractions plus intenses dans l’utérus au moment des règles. Ce qui peut signifier, les premiers temps, des règles plus longues ; mais aussi des règles plus abondantes et plus douloureuses.

Il faudra quelques cycles pour que les choses reviennent à la normale ; ensuite, ces inconvénients devraient disparaître et tu devrais être tranquille pour plusieurs années. Si cela t’arrive, tu peux adapter tes protections menstruelles à ce flux plus important, par exemple, utiliser des serviettes menstruelles pour flux très abondants, ou bien nos culottes menstruelles ou encore utiliser des serviettes en complément de ton tampon ou de ta cup. 

Les avantages d’un dispositif intra-utérin en cuivre

Cet article n’a pas pour vocation de t’encourager à adopter un mode de contraception plutôt qu’un autre, mais de faire un focus sur le stérilet (ou dispositif intra-utérin) sans hormone. Ce dernier a certes certaines contre-indications et impacts, mais aussi des avantages.

  • Une contraception qui dure longtemps. Avec une efficacité contraceptive de 4 à 10 ans, c’est sans doute la méthode de contraception qui a la plus longue durée de vie.
  • Une méthode de contraception non-définitive : le Dispositif Intra-Utérin se retire. Il suffit de se rendre chez un.e gynécologue/ sage-femme/ médecin. La fertilité n’est pas affectée : en théorie, tu peux tomber enceinte dès que le stérilet est retiré.
  • Un très bon Indice de Pearl : 0.6 grossesses involontaires (0.8 en pratique) sur 100 femmes.
  • Pas d’impact sur les hormones : le stérilet en cuivre n’impacte pas la production d’œstrogènes ou de progestérone du corps. Les effets de la pilule ou d’autres contraceptions hormonales (baisse de libido, maux de tête, prise de poids…) n’augmentent pas avec le DUI. 

Contraception : petit tour d’horizon

Les contraceptifs « mécaniques », aussi appelés contraceptifs « barrière[2] »

  • Les préservatifs masculins sont des moyens d’empêcher les grossesses indésirées, mais ils ont aussi l’avantage de te protéger contre les Infections Sexuellement Transmissible, à condition bien sûr d’être utilisés tout au long de la pénétration.
  • Les préservatifs féminins, qui demandent un petit tournemain pour la mise en place, mais une fois l’habitude prise, permettent eux aussi de te protéger des risques de grossesse et des IST.
  • Le diaphragme est comme une coupelle en latex (ou en silicone), qu’il faut placer dans le vagin 20 minutes avant le rapport. La cape cervicale se place quant à elle au niveau du col de l’utérus. Ces deux solutions de contraception peuvent se combiner avec un spermicide. À noter qu’il y a davantage de risque que la cape ou le diaphragme soient mal placés ou se déchirent. Et comme ils ne couvrent pas l’intégralité du pénis ou des muqueuses, ils ne protègent pas contre les IST. 

Les méthodes de contraception « naturelles »

  • Le retrait: le partenaire se retire du vagin avant l’éjaculation (dans le cadre d’un rapport hétérosexuel avec pénétration pénis-vagin).
  • L’abstinence basée sur le cycle menstruel: on évite les rapports sexuels avec pénétration pénis-vagin durant certaines périodes. Cela implique de suivre ton cycle menstruel de près.

Ces deux méthodes sont très tentantes, car de nombreuses personnes cherchent à privilégier une contraception « naturelle », c’est-à-dire sans hormone. Malheureusement, elles ne sont pas, et de loin, les plus efficaces pour les grossesses, et ne protègent pas du risque d’IST. En théorie, 1 à 9 femmes sur 100 tombent enceintes avec ces méthodes (en pratique, on approche des 20%)[3] (indice de Pearl).  

Si tu cherches des méthodes de contraception sans hormones, il y a des options beaucoup plus efficaces. Ton médecin/ gynécologue/ sage-femme pourra t’en dire plus, mais nous te donnons des informations dans la suite de l’article. 

La contraception sans hormones

Il existe deux méthodes de contraception sans hormones, « mécaniques », qui ont de très bons niveaux d’efficacité, à la fois en théorie et en pratique.

  • Le stérilet en cuivre (stérilet sans hormone), dont nous parlions plus haut, qui a une efficacité théorique de 0.6 grossesses pour 100 femmes, et qui dans la pratique débouche sur 0.85% seulement de grossesses involontaires[4].
  • La ligature des trompes est elle aussi une méthode très efficace, puisqu’elle mène à 0.5% de grossesses involontaires seulement[5]. La stérilisation définitive par ligature des trompes, électrocoagulation ou pose d’anneau ou de clips, était le choix de 4% des femmes de 30 à 44 ans en 2010 et 5.4% en 2016. Cette méthode était aussi le choix de 9% des femmes de 45-49 ans en 2010 et 11% en 2016[6]. Contrairement à ce que l’on croit parfois, la stérilisation est accessible à toute personne majeure, sans que le statut marital ou le nombre enfant soit un critère. Il faut simplement respecter un délai de réflexion de 4 mois. C’est ce que dit la loi du 4 juillet 2001[7]. Chaque année, près de 50 000 femmes en France font ce choix[8].

La contraception hormonale

Pilule, patch hormonal, anneau vaginal, implant… toutes ces contraceptions hormonales suivent le même principe : elles apportent à l’organisme des hormones synthétiques qui empêchent l’ovulation. Attention, si certaines sont très efficaces contre les grossesses involontaires, elles ne protègent pas contre les IST.

  • Les pilules contraceptives: selon les pilules, elles apportent des œstrogènes, de la progestérone, ou les deux. On en prend en général durant 21 jours, puis 7 jours d’interruption, et on recommence, quoique certaines personnes (notamment les personnes atteintes d’endométriose) prennent la pilule en continu. Leur indice de Pearl (c’est-à-dire le nombre de grossesses non-désirées pour 100 femmes) est de 0.3 grossesse en théorie, 8 en pratique. Non pas que les pilules manquent d’efficacité, mais il est très difficile d’être à 100% régulière dans la prise. Décalage dans les heures, diarrhée ou vomissement peuvent impacter leur l’efficacité. Avec ce moyen de contraception, on a des saignements similaires aux règles une fois toutes les 4 semaines.
  • Le patch contraceptif : tu le colles à la peau et il diffuse des hormones. Il faut le changer chaque semaine, pendant 3 semaines, puis une semaine d’interruption, et on recommence. Avec ce moyen de contraception, on a des saignements similaires aux règles une fois toutes les 4 semaines.
  • L’anneau vaginal à hormones: il bloque l’ovulation en diffusant une combinaison d’hormones dans le sang. Avec ce moyen de contraception, on a des saignements similaires aux règles une fois toutes les 4 semaines.
  • L’implant contraceptif: il s’agit d’un bâtonnet de 2mm de diamètre et de 4cm de long, que l’on insère sous la peau avec une aiguille, et qui est efficace trois ans. Son indice de Pearl (c’est-à-dire le nombre de grossesses non-désirées pour 100 femmes) est très bon, avec 0.1 grossesse en théorie, 0.5 en pratique. Avec ce moyen de contraception, on a des saignements similaires aux règles une fois toutes les 4 semaines.

 

À noter aussi que la contraception représente une charge mentale importante… et qu’il n’est pas forcément juste que tu doives la gérer entièrement seule[9] ! Bien sûr, il est très positif et important de bien connaître son corps et de prendre soin de sa santé sexuelle et reproductive. Les filles ont le droit d’avoir des préservatifs avec elles, et d’exiger que leur partenaire, homme ou femme, en portent. La bonne nouvelle, c’est que le nombre de vasectomie (stérilisation de l’appareil reproductif dit masculin) augmente : en 2022, il y a eu 149.5 vasectomies pour 100 000 hommes de 20 à 70 ans, pour 9.8 seulement en 2010. Car les hommes, il faut le rappeler, sont sauf exception fertiles tous les jours du mois – il n’est pas absurde d’exiger d’eux qu’ils partagent les frais et la charge liée à la contraception dans le cadre d’un couple hétéro !

 

 

[1] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception/efficacite-moyens-contraceptifs

[2] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception/methodes-contraception-barrieres

[3] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception/efficacite-moyens-contraceptifs

[4] [4] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception/efficacite-moyens-contraceptifs

[5] [5] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception/efficacite-moyens-contraceptifs

[6] https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047757?sommaire=6047805

[7] https://www.has-sante.fr/jcms/c_1752765/fr/sterilisation-a-visee-contraceptive-chez-l-homme-et-chez-la-femme

[8] https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/contraception-feminine/sterilisation-definitive.html

[9] https://ivg-contraception-sexualites.org/la-charge-contraceptive-des-pistes-partager-equitablement/